Les caractéristiques du sous développement
Des caractéristiques majeures se dégagent quand on considère les pays en voie de développement (PVD) et on peut ainsi dégager plusieurs critères de sous-développement. Cependant, il faut noter que tous les PVD ne répondent pas forcément à ces critères.
Critères démographiques
Ces PVD sont pour la plupart en phase de transition démographique, c'est-à-dire qu'ils connaissent à la fois une forte natalité (> 20 pour mille) et une mortalité faible (< 12 pour mille, liée à la jeunesse de la population), malgré une forte mortalité infantile. Ce déséquilibre se traduit par un accroissement fort de la population, souvent mal maîtrisé par les autorités (exception de la Chine).
Or, cet accroissement de la population dépasse largement les capacités des économies locales. Cela entraîne donc des niveaux de vie très bas pour la population (en Inde, 1/3 de la population vit en dessous du seuil de pauvreté absolue). L'ampleur du chômage, l'importance du sous-emploi, la généralisation du travail des enfants en découlent. La malnutrition et la sous-nutrition sont les conséquences directes de cette pauvreté.
Qui plus est, dans ces pays, souvent la moitié de la population a moins de 20 ans (au Brésil, plus de 40% de la population a moins de 15 ans). Cela pose des difficultés majeures en termes d'éducation. L'analphabétisme touche les populations de façon massive (au Bangladesh, le taux d'analphabétisme dépasse les 60%).
Critères sociaux
Les PVD se caractérisent également par l'ampleur des inégalités sociales. Les riches y sont plus riches que dans les PDEM et les pauvres plus pauvres. Les genres de vie de ces deux catégories sont incomparables : d'un côté, une minorité privilégiée dotée de fortunes et de pouvoirs démesurés ; de l'autre, des masses misérables qui vivent encore dans des structures économiques traditionnelles.
Ces déséquilibres sont particulièrement visibles dans les villes : les bidonvilles qui cernent de nombreuses villes du Tiers Monde témoignent de la pauvreté des populations qui, poussées par la misère hors des campagnes, espèrent trouver mieux à la ville. Ainsi, la moitié de la population du Caire vit dans ces formes d'habitats spontanés.
Critères économiques
La structure des secteurs d'activité est caractéristique : d'abord, un secteur primaire très développé qui domine l'économie et qui emploie un très grand nombre d'agriculteurs à très faible productivité (agriculture de subsistance). Le secteur secondaire est atrophié : exception faite des NPI, le manque d'établissements industriels et l'éventail très étroit des industries témoignent de la faiblesse du secteur secondaire. Le tertiaire regroupe le reste de la population, c'est-à-dire qu'il comprend même les personnes qui ne bénéficient d'aucune qualification et ne survivent que grâce à des activités journalières, c'est pourquoi on parle dans leur cas de tertiaire parasitaire.
La subordination économique
Elle touche tout particulièrement les PVD qui sont économiquement dépendants de PDEM ou de puissantes firmes multinationales. Cette dépendance est liée au caractère impératif de l'échange pour ces pays (ils ont un impératif d'exportation de leurs produits agricoles (ou industriels quand ils en fabriquent), pour trouver les moyens nécessaires pour moderniser leur économie) ; elle est liée également à la présence indispensable de firmes multinationales qui, par leur départ, entraînent la perte de milliers d'emplois ; cette dépendance est enfin liée au poids de la dette dans ces pays (par exemple, au Zaïre, le service de la dette absorbe près de 80% du PNB).